Le clin d’oeil de PECUB: Vanité restreinte

Le clin d’oeil de PECUB: Vanité restreinte

La vanité restreinte c’est la faculté de pouvoir faire de la recherche et du développement sans attendre de résultat. Evidemment dans un système de gestion où le profit et la reconnaissance publique ou institutionnelle sont obligatoires, cela ne fonctionne pas. De l’argent, des brevets, une nomination à un poste académique, l’admiration jalouse des confrères à publications, toutes choses matérielles essentielles à l’existence lumineuse. Combien de philosophes, de penseurs, de malades du questionnement sont passés par la vie sans l’attente exigeante de laisser de trace ? Une fierté ? Une tristesse ? Une désolation ? Une désespérance ? Une certaine quantité.

Que sont devenus ceux dont personne n’a parlé ?

Le star système qui donne la toute-puissance aujourd’hui, porte celui qui parle, et pas celui qui se tait. Ce phénomène est pervers, car c’est le beau parleur qui sera porté aux honneurs, et le silencieux jeté aux oubliettes. Le mot à la mode n’est-il pas, « visibilité » ? Le département marketing et communication obtient tous ses budgets. Le chercheur ne sera payé que s’il a trouvé.

Retrouvons Jean Piaget, avec sagesse il nous disait, l’intelligence cela n’est pas ce que l’on sait, l’intelligence c’est ce que l’on fait quand on ne sait pas. C’est à ce point que l’on peut se permettre de paraphraser René Descartes avec un « je ne sais pas donc je cherche ». Difficile d’en faire commerce, les marchands de certitudes ayant phagocyté tous les marchés pécuniers. Ils offrent le tout savoir sur rien. La vanité augmentée.

Qu’en est-il de ceux qui quêtent en avouant ne rien savoir sur tout ? Par hasard, par miracle, par force de travail ou par accident, parfois le résultat se présente au rendez-vous. Une chance. Parler moins et chercher plus, par intelligence naturelle, c’est cela restreindre sa vanité. Une humble théorie à vérifier. Sans budget.

Pierpaolo Pugnale, philosophe

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