[Edito] Fake News : à qui la faute ?

Pas étonnant que la perception des principaux risques pour 2024 ait été la question des Fake News, qui se propagent désormais presque aussi facilement dans nos journaux que sur les réseaux sociaux.

Qu’il soit difficile de réguler sur ces dernières, c’est entendable ! En revanche que nos journaux les entretiennent et les diffusent, alors que les journalistes sont appelés à valider leurs sources et à prendre un recul factuel, est problématique.

…et que penser des pléthoriques initiatives visant prétendument à lutter contre ces Fake News ?  Ne sont-elles pas vouées à un échec prévisible du fait que ces mêmes institutions qui clament vouloir les éradiquer, savent opportunément les utiliser !

Quand je lis telle presse relater les avancées sur les supraconducteurs à température ambiante, et que j’interroge les spécialistes qui tempèrent fortement les assertions journalistiques, difficile de ne pas y voir un appel peu subtil à plus de ressources pour notre recherche.

Quand il s’agit du dernier ordinateur chinois, le fameux Tianhe-3 « Xingyi », les superlatifs cachent mal un nouvel appel à des restrictions d’exportation technologique.

Quand les hautes sphères militaires américaines commencent par alerter la presse sur un mystérieux projet d’arme russe dans l’espace avant d’avoir l’ombre de détails probants, difficile de ne pas y voir un lien avec la libération de nouveaux crédits pour l’Ukraine.

Trois utilisations opportunes de rumeurs en 1 semaine … instrumentées par ces mêmes institutions censées lutter contre les Fake News. Pas étonnant que nous nous en inquiétions car c’est la crédibilité même de ces institutions qui est remise en cause. Nous ne pouvons que regretter que notre monde soit rongé par toutes sortes de peurs, savamment alimentées par ceux qui sont désireux d’endosser le costume de sauveur… mais continuerons-nous à les croire ?

Benoît Dubuis