L’Irlande constitue l’eldorado des pharmas suisses

L’Irlande constitue l’eldorado des pharmas suisses

L’Irlande constitue le plus important marché d’importation de la Suisse. Novartis et Roche importent une grande partie de leurs substances actives de l’île verte. Celle-ci est le plus important marché d’importation de la Suisse en la matière: plus d’un cinquième de l’ensemble des importations pharmaceutiques helvétiques en proviennent.

Longtemps, l’Irlande a été un pays agricole. L’industrie y a pris de l’importance que récemment, avec l’exportation de denrées alimentaires, machines et produits chimiques avant tout. Le pays est devenu entre-temps un haut lieu de la production pharmaceutique. Après la Suisse, il affiche le deuxième excédent d’exportation de médicaments.

La Suisse présente traditionnellement un haut déficit commercial avec l’Irlande. L’an passé, les exportations de produits pharmaceutiques, vitamines et diagnostics vers l’île verte ont atteint en valeur près de 394 millions de francs, selon scienceindustries, l’association économique de la branche chimie, pharma et biotech. Les importations issues de ce pays se révèlent, elles, beaucoup plus élevées, s’inscrivant à plus de 5,5 milliards.

Ainsi, l’Irlande constitue le premier marché des importations pharmaceutiques suisses et le 28e au niveau des exportations. Cet important volume d’importations est dû notamment au fait qu’autant Roche que Novartis possèdent des filiales en Irlande.

Les firmes chimiques et pharmaceutiques helvétiques doivent importer pratiquement presque tous les composants. Plus de 80% de ceux-ci sont issus de l’Union européenne.

Et, selon l’Administration fédérale des douanes (AFD), plus de 90% des importations suisses en provenance d’Irlande se révèlent être des produits intermédiaires ou des composants chimiques et pharmaceutiques. Contacté, Novartis confirme que son commerce extérieur avec l’Irlande est très conséquent.

Le commerce bilatéral Suisse-Irlande est, en outre, marqué par de fortes fluctuations: entre 2008 et 2013, les exportations et les importations globales ont respectivement grimpé de 23 et près de 10%.

En 2008, 2010 et 2012, les importations se sont significativement étoffées, soit entre 24 et 61%. Dans les années intermédiaires, elles ont en revanche diminué, dans une fourchette comprise entre 2 et 17%, selon un relevé de scienceindustries.

Les affaires ces derniers mois se révèlent hétérogènes également. Les importations ont doublé en avril sur un an, alors qu’elles se sont réduites de moitié en mai. En cause, selon Marcel Sennhauser de scienceindustries: la crise de l’euro. En raison des mesures introduites par le gouvernement irlandais, la situation semble cependant s’améliorer.

D’après Novartis, ces variations s’expliquent par le mix de produits et les lancements de nouveaux produits. Une grande partie des composants du laboratoire rhénan provient d’Irlande. Ceux-ci sont ensuite retravaillés en Suisse. La filiale irlandaise de Novartis dessert seulement le marché local, elle ne sert pas de distributeur régional.

De son côté, Roche propose en Irlande des médicaments et des solutions diagnostiques et dispose d’un site de production. Aucune des deux sociétés ne fournit de chiffres détaillés par pays.

Selon les chiffres présentés jusqu’ici, cette année devrait être un bon cru. A fin mai, les importations d’Irlande avaient augmenté de plus d’un quart et les exportations de près de 23% en comparaison à la même période de l’an dernier. Pour l’ensemble de l’année, les premières devraient bondir de plus de 80% et les secondes de 18%, d’après les informations par pays du Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO).

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