Le prix Louis-Jeantet dévoile ses lauréats 2015

Le prix Louis-Jeantet dévoile ses lauréats 2015

Chaque année, la fondation Genevoise Louis-Jeantet attribue son prix à des travaux de recherche réalisés dans le domaine biomédical. Pour l’édition 2015, les heureux élus sont Emmanuelle Charpentier, directrice de recherche en infectiologie au Centre Helmholtz de recherche sur les maladies infectieuses (Allemagne), et Rudolf Zechner, professeur de biochimie à l’Institut des biosciences médicales moléculaires de l’Université de Graz (Autriche). «L’objectif du prix n’est pas de récompenser de simples évolutions de la médecine, mais avant tout l’originalité des recherches menées», explique Jürg Schifferli, secrétaire du comité scientifique de la fondation. «Les travaux d’Emmanuelle Charpentier et de Rudolf Zechner renversent ce qu’on pensait savoir de la médecine, et lui font prendre une nouvelle direction.»

Des percées qui bouleversent l’état de la compréhension scientifique. A partir de l’étude d’un streptocoque, Emmanuelle Charpentier et son équipe ont pu accomplir une découverte majeure dans le domaine de la génétique. Comment ? En mettant à jour le mécanisme de défense immunitaire inédit de la bactérie. Lorsqu’elle est attaquée par un virus, cette dernière synthétise en effet une arme de choc : une paire de ciseaux moléculaires à effet mémoire permettant de contrer l’agresseur en ciblant son matériel génétique puis en le découpant en morceaux. Ce mécanisme, isolé et reproduit en laboratoire, devient un outil révolutionnaire permettant de réécrire le génome de n’importe quelle cellule, y compris humaine. Un nouvel espoir pour les patients atteints de maladies génétiques incurables ?

Du côté autrichien, c’est une enzyme jusqu’alors inconnue, la triglycéride lipase adipeuse (ATGL), que Rudolf Zechner et ses collègues ont découvert. Acteur-clé du métabolisme des lipides, cette molécule exerce une action cruciale dans la dégradation par l’organisme des graisses stockées. La connaissance du mode d’action de l’ATGL permettra de mieux comprendre des maladies telles que le diabète de type 2 ou l’obésité, mais aussi une pathologie affectant de nombreux malades du cancer, se traduisant par une perte de poids irréversible: la cachexie. Pour rappel, l’OMS estime à 312 millions le nombre de diabétiques ainsi qu’à 500 millions le nombre de personnes atteintes d’obésité en 2014 dans le monde. Quant à la cachexie, elle toucherait la moitié des patients cancéreux, selon la Revue Médicale Suisse.

Rendez-vous mercredi 22 avril à Genève pour la remise des prix. Depuis son établissement en 1986 et à ce jour, le Prix Louis-Jeantet a été attribué à 82 chercheurs.

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