Il y a 20 ans encore les grands groupes faisaient leurs « courses » dans les portefeuilles des universités. Ils étaient proches de professeurs qui leur cédaient, à prix d’ami, leurs plus belles trouvailles. Fierté pour l’académique que de travailler avec un « grand groupe » et façon agile pour une entreprise de s’assurer un flux d’innovation de qualité, bon marché et déjà un minimum éprouvé.
Mais voilà…Le business a pris le dessus et toute une génération de doctorants entrepreneurs s’est lancée dans le pari audacieux de créer un échelon de plus, celui de la startup. Si un jeune ambitieux passait il y a 20 ans par la case doctorat pour étoffer son CV, c’est aujourd’hui celle de la création d’une startup qu’il faut cocher, pour « en être ».
Mais voilà…Pour les grands groupes ça n’est plus la même histoire. De quelques centaines de milliers de francs pour les « bonnes » innovations, ils se sont vu proposer des deals qui atteignaient allégrement les 7 voir 8 chiffres, même pour des travaux early-stage.
Dans ce contexte quoi de plus logique que de vouloir, également, créer ses propres innovations de rupture ? Les grands groupes ont une connaissance collective hors-pair, des ressources quasi infinies et le temps pour eux…
Mais voilà…Après 10 ans d’investissements massifs en internes – accélérateurs, incubateurs, sprint weeks, podcasts, laboratoires ouverts, le bilan est mitigé. Si les employés sont les premiers motivés par ce type de challenges et bien que les idées proposées soient souvent très bonnes c’est au niveau des opérations que le bât blesse. Rattrapés par les KPI, la hiérarchie, l’ankylose des décisions, ces projets disruptifs meurent souvent dans l’œuf après avoir consommé, souvent, des millions de francs.
Faut-il simplement attendre que la culture agile portée par une nouvelle génération se répande dans l’univers corporate ou est-il temps de redonner à chacun sa place d’excellence ? Startup-up à l’early-stage, grand groupe pour le scaling?
L’avenir le dira.