… que les deux valeurs qui fondent notre pays sont sa capacité d’intégration et son ouverture
Intégration et diffusion de savoir – Au XVIe siècle, de grands chercheurs en médecine, tels que Paracelse, André Vésale, ou encore Érasme de Rotterdam viennent à Bâle et y font imprimer leurs thèses ou traités. La ville participe ainsi au courant humaniste de la Renaissance et à ses progrès scientifiques. Plus près de nous, une clé du succès de la Suisse est sa capacité à innover. Pour cela, nos hautes écoles attirent les meilleurs talents, suisses et étrangers dans un environnement globalisé. Cette ouverture est un atout précieux que nous pouvons mesurer, entre autres, par son degré de compétitivité internationale dans le domaine du savoir.
Intégration et valorisation de savoir-faire – Notre essor industriel s’est construit autour de générations d’entrepreneurs qui ont franchi nos frontières. Parmi les contributions les plus déterminantes, citons les huguenots qui nous ont apporté la chimie et l’horlogerie. Fuyant leur pays après la révocation de l’Édit de Nantes, des tisserands et des négociants en soie firent de Bâle la capitale du ruban. Le besoin de teintures favorisa l’implantation de l’industrie chimique qui, se diversifia dans la chimie fine puis le domaine pharmaceutique. L’histoire de l’horlogerie suivit un destin parallèle s’appuyant sur d’habiles artisans qui importèrent en Suisse le savoir-faire horloger ainsi que des capitaux nécessaires à l’essor de cette nouvelle industrie…préfigurant les contributions décisives au développement des High Tech qui continuent d’irriguer notre pays.
Intégration d’entrepreneurs et de valeurs – Derrière toute grande innovation, il y a des Hommes. Ici également, les exemples d’intégration sont légions. Rappelons-nous que Nestlé a été fondée par le pharmacien d’origine allemande Henri Nestlé ; que Xavier Givaudan, est français; que c’est un binational anglais, Charles Eugene Lancelot Brown qui fonda aux côtés de Walter Boveri natif de Bamberg en Allemagne la société Brown, Boveri & Cie ; que, plus récemment, de nombreux industriels à l’image des familles Bertarelli et Mauvernay ont rejoint notre pays pour y créer et développer leurs sociétés… et cette histoire se perpétue apportant à la Suisse son dynamisme entrepreneurial.
Intégration de connaissances – Diderot, dans l’introduction de sa célèbre encyclopédie disait: « il y a deux moyens de cultiver les sciences: l’un d’augmenter la masse des connaissances par des découvertes… ; l’autre de rapprocher les découvertes … ». Vérité au 18ème siècle, nécessité au 21ème. Peu visible pour le grand public et pourtant véritable moteur du changement, l’approche interdisciplinaire ne cesse d’ouvrir de nouvelles avenues, et constitue notre meilleur atout pour soutenir notre position de leader dans de nombreux secteurs industriels.
Intégration des nouvelles trajectoires de l’innovation – Les processus d’innovation ne sauraient survivre dans un environnement s’appuyant uniquement sur des ressources internes. Ils doivent répondre au fait que les frontières entre une organisation et son écosystème tendent à se dématérialiser. La tendance est à l’ouverture, à l’open innovation, une démarche qui consiste à aller chercher en dehors de l’organisation des connaissances et ressources. C’est dans cette trajectoire que nous conduisons la Fondation Inartis qui se positionne à l’interface entre les savoirs et les compétences, qui rapproche les mondes académiques, cliniques, industriels et entrepreneuriaux avec une mission: soutenir l’entrepreneuriat et l’innovation, des leviers essentiels pour repousser les horizons et anticiper notre futur.
Nous ne saurions survivre sans ces valeurs cardinales que sont l’ouverture et l’intégration. Le savoir est partout et les collaborations, les échanges, l’enrichissent à chaque instant. La Suisse l’a compris avant tous en prônant intégration et ouverture.
Sachons préserver et développer cet acquis.