L’équipe du Prof. Vladimir Katanaev, professeur associé au Département de pharmacologie et de toxicologie de l’UNIL, a mis en évidence l’un des mécanismes de base responsable du développement et du bon fonctionnement du système nerveux.
La plasticité synaptique, soit la capacité des synapses à changer et à s’adapter en fonction des diverses sollicitations, est cruciale pour les processus d’apprentissage et de mémorisation. La voie de signalisation intracellulaire dite «Wnt» contrôle la formation des synapses et assure leur maintien dans le système nerveux d’organismes aussi divers que la mouche ou l’homme. Un disfonctionnement de cette voie peut être à l’origine d’une perte de synapses et d’une neurodégénération, comme cela a été démontré par plusieurs études.
Afin de mener à bien leurs travaux, les scientifiques de l’UNIL ont utilisé la mouche du vinaigre Drosophila melanogaster qui constitue un excellent modèle pour étudier le système nerveux. Grâce à une combinaison de diverses techniques de recherche, ils ont découvert une nouvelle branche de la voie de signalisation Wnt, décisive pour la formation des synapses.
Dans le détail, les chercheurs ont démontré que le récepteur aux protéines Wnt, baptisé Frizzled, est capable d’interagir avec un autre acteur, la protéine hétérotrimérique Go, laquelle va à son tour contrôler un autre joueur connu l’Ankyrine 2. Cette cascade de régulations, qui s’apparente à un jeu de dominos, aboutit à la réorganisation du cytosquelette des microtubules, à l’origine de la formation des synapses. «Nous avons en outre démontré que cette nouvelle branche de traduction du signal est conservée dans les cellules neuronales aussi bien chez les drosophiles que chez les mammifères. Ces résultats nous amènent à conclure que nous avons découvert l’un des mécanismes généraux responsables du développement et du bon fonctionnement du système nerveux», résume le Prof. Katanaev.
L’étude est à découvrir dans l’édition de septembre 2014 de la revue «Development»