Il y a moins d’une semaine nous célébrions notre fête nationale, la Suisse se rappelait à elle-même … Car si un pays peut s’imaginer un avenir, c’est en s’appuyant sur des racines profondes et un socle commun. Ce socle, c’est notre force intérieure, notre cohésion, notre capacité à nous unir autour d’un cap partagé, sans céder aux fragmentations multiples qui menacent aujourd’hui tant de sociétés.
La réussite d’une nation ne se mesure pas seulement à ses indicateurs économiques. Elle se mesure à l’épaisseur de son tissu collectif : la culture, l’école, les médias, la science, l’économie – autant de piliers qui, ensemble, forment une société en mouvement. Quand ces liens se distendent, le sens commun s’efface, les ambitions s’émoussent, la confiance se fragilise.
À l’inverse, lorsque l’on reconnaît ce qui nous lie, que l’on valorise les différences sans renoncer à l’unité, un pays devient plus qu’un territoire : il devient une communauté d’élan, une dynamique de futur.
L’histoire de la Suisse est riche de ces élans :
• L’intégration de savoirs qui ont nourri notre excellence académique
• La transmission de savoir-faire qui ont façonné notre économie
• L’accueil d’entrepreneurs venus de tous horizons, qui ont donné naissance à nos fleurons industriels
• L’ouverture à l’innovation collective, en allant chercher hors de nos murs les idées et les talents
• La conviction qu’on ne réussit pas seul, mais à travers un écosystème vivant et connecté
… et il ne s’agit que de quelques exemples.
Aujourd’hui encore, cette vérité stratégique reste intacte : notre futur repose sur un socle partagé.
Une ambition collective pour un pays repose sur quelques fondations essentielles. Elle commence par une mémoire partagée et un socle de valeurs communes, qui donnent cohérence et profondeur à l’action. Elle s’incarne dans une éducation exigeante et accessible, et se prolonge à travers un projet culturel vivant, capable de relier les générations. Des langues partagées, en tant que véhicules de pensée et de débat, renforcent la compréhension mutuelle. Il faut aussi une vision claire de l’avenir, portée par des institutions solides et un tissu économique ancré localement mais ouvert au monde. Une telle ambition exige enfin la capacité d’intégrer et d’unir, ainsi qu’un récit mobilisateur, porteur de sens et de confiance.
Le 1er août ne célèbre pas seulement une date : il célèbre un projet. Celui qui, depuis 1291, nous permet d’aller de l’avant en restant fidèles à l’essentiel : libres, unis, ouverts.