Une prothèse olfactive : un nouvel espoir pour les personnes anosmiques

Une prothèse olfactive : un nouvel espoir pour les personnes anosmiques

Des chercheurs européens viennent de franchir une étape décisive vers la mise au point d’une « prothèse olfactive » capable de redonner une forme de perception des odeurs à des personnes ayant perdu l’odorat — une avancée longtemps jugée hors de portée. Le dispositif combine un « nez artificiel » (capteur chimique) et un stimulateur électrique intranasal, qui active le système trigéminal afin d’induire une sensation perceptible lorsque des molécules odorantes sont détectées.

Les premiers essais menés sur des volontaires, anosmiques ou normosmiques, montrent des résultats encourageants : beaucoup ont pu détecter la présence d’un signal olfactif, et certains ont même réussi à distinguer des odeurs différentes — preuve qu’une discrimination entre stimuli est possible, même si ce n’est pas encore « sentir » au sens naturel du terme. Cette approche, dite de « substitution sensorielle », ne restitue pas l’odeur originelle mais crée une voie alternative — via le système trigéminal — pour transmettre l’information olfactive au cerveau.

L’intérêt d’une telle innovation va bien au-delà d’un confort retrouvé : l’odorat joue un rôle crucial dans la sécurité (détection de fumée ou de gaz), l’alimentation, mais aussi dans le lien émotionnel à des souvenirs. Pour les patients atteint·es d’anosmie persistante — après infection, traumatisme, ou pour raisons génétiques — cette prothèse pourrait significativement améliorer la qualité de vie.

Toutefois, ce dispositif reste pour l’instant un prototype de laboratoire. Les limites à surmonter sont nombreuses : augmenter la palette d’odeurs détectables, améliorer la précision de la discrimination olfactive, miniaturiser l’appareil pour un usage quotidien, ou encore valider la sécurité et l’acceptabilité à long terme.

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