Des chercheurs du CHUV viennent de valider une technique fondée sur les cellules souches pluripotentes induites (hiPSC) permettant de recréer in vitro des tissus humains — y compris des neurones — à partir d’un simple prélèvement sanguin ou cutané d’un patient. Cette avancée ouvre la possibilité d’étudier directement les interactions entre le système immunitaire d’un individu (par exemple ses lymphocytes T) et ses propres cellules cibles — une démarche essentielle pour comprendre des maladies auto-immunes touchant des organes difficilement accessibles, comme le cerveau.
Dans le cadre de leur travail, les chercheurs ont utilisé ces neurones dérivés de patients pour tester l’action de lymphocytes T CD8+. Ils ont démontré que ces « cellules tueuses » peuvent s’attaquer directement aux neurones — y compris des sous-populations supposées régulatrices du système immunitaire — confirmant leur rôle dans des pathologies comme l’encéphalite auto-immune. Grâce à un séquençage ARN monocellulaire, ils ont pu identifier cette sous-population et documenter son comportement, ce qui permet d’étudier de façon plus fine les mécanismes qui déclenchent l’auto-immunité.
Au-delà de l’encéphalite auto-immune, cette méthode pourrait être appliquée à d’autres maladies auto-immunes affectant des organes inaccessibles — par exemple la sclérose en plaques — et pourrait contribuer à mieux comprendre la progression de ces maladies ainsi qu’à tester de nouvelles approches thérapeutiques. En permettant d’étudier le système immunitaire « à l’œuvre » dans un cadre adapté à l’humain, cette innovation représente un pas décisif vers le développement de traitements plus ciblés, plus sûrs et mieux adaptés à chaque patient.


