Des chercheurs australiens de l’Institut Walter and Eliza Hall (WEHI) ont réalisé une avancée majeure dans la lutte contre la malaria en révélant, pour la première fois, la structure d’un complexe protéique essentiel à la reproduction du parasite Plasmodium falciparum dans les moustiques : le complexe Pfs230–Pfs48/45. Capturée grâce à la cryo‑microscopie électronique en haute résolution, cette structure dévoile deux régions critiques de contact entre ces protéines, essentielles pour la fertilisation du parasite.
Sur cette base, l’équipe a conçu un candidat vaccin à ARN messager (ARNm), ciblant précisément ces domaines vulnérables. En tests précliniques, ce vaccin a induit des niveaux d’anticorps capables de bloquer la reproduction du parasite dans les moustiques, réduisant la transmission jusqu’à 99,7 %. Cette démarche vise à interrompre le cycle de transmission avant même que le parasite n’atteigne un nouvel hôte humain.
Ce vaccin représente une stratégie innovante de vaccination « bloquant la transmission », en ciblant le stade où le parasite est le plus vulnérable — à l’intérieur du moustique — là où son nombre est réduit et sa reproduction critique. Les auteurs envisagent également d’intégrer ce type de vaccin à une stratégie multistade, associé à d’autres vaccins ciblant les phases hépatiques ou sanguines chez l’humain, afin de renforcer l’efficacité globale contre la maladie.