Le conseiller fédéral Alain Berset vient de présenter un nouveau paquet de «mesures visant à freiner la hausse des coûts» de la santé. Le mythique objectif de «gains d’efficience» de 20% (cette fois 16 à 19%, pour faire précis) est pointé en ligne de mire. L’idée doit être un peu plus enfoncée dans les crânes que le système de santé serait caractérisé par le gaspillage: gaspillage des patient·e·s qui «consomment» pour le plaisir, ou pour «rentabiliser» leurs primes d’assurance maladie. Gaspillage des soignant·e·s, qui prescrivent des soins inutiles pour remplir leur compte bancaire. Et il s’agit d’avancer dans la mise en place d’un ensemble de mécanismes renversant les priorités: non plus soigner d’abord et financer ensuite, mais plafonner le budget d’abord et, ensuite, laisser soignant·e·s et patient·e·s se débrouiller avec des ressources rationnées. Berset est l’opiniâtre fourrier de cette politique.
