Alors que la technologie CRISPR/Cas9 révolutionne la médecine, la recherche et l’agriculture, les questions de propriété intellectuelle n’en sont qu’à leurs débuts. Aux États-Unis, un nouveau chapitre s’ouvre dans la bataille juridique opposant deux géants académiques : l’Université de Californie à Berkeley et le Broad Institute (Harvard/MIT).
Depuis 2017, le Broad Institute détient les brevets pour l’usage de CRISPR dans les cellules eucaryotes (c’est-à-dire les cellules humaines, animales ou végétales). Mais Berkeley conteste cette décision, affirmant que ses chercheurs sont les véritables pionniers dans l’application de CRISPR à ces cellules complexes.
Ce qui est en jeu ?
Bien plus que des droits académiques. Il s’agit d’un enjeu économique et
stratégique colossal. Les droits d’exploitation de cette technologie-clé
conditionnent le développement de nouvelles thérapies géniques, et donc la
position des biotech comme CRISPR
Therapeutics, Editas Medicine ou Intellia Therapeutics.
L’USPTO (Office américain des brevets) vient de rouvrir l’examen du dossier. Les deux parties ont jusqu’à la fin de l’année pour soumettre leurs arguments. L’issue pourrait redistribuer les cartes du secteur, affecter les valorisations d’entreprises, les partenariats industriels et la compétitivité américaine dans ce domaine.
Un rappel important : dans le domaine de l’innovation biomédicale, l’excellence scientifique ne suffit pas. La maîtrise des brevets et des stratégies de PI est tout aussi déterminante pour transformer une découverte en solution pour les patients.
À suivre de très près…