Les 22 et 23 mai 2025, l’Université de Neuchâtel accueillait un colloque autour d’un thème qui mérite toute notre attention : « Disparition, obsolescence et résilience des techniques ». Sous l’impulsion du Professeur Gianenrico Bernasconi, chercheurs, historiens, anthropologues, artisans et ingénieurs se sont réunis pour explorer ces « savoirs techniques oubliés » — ces gestes, ces pratiques, ces outils qui, autrefois essentiels, ont été écartés au nom du progrès.
Mais voilà que, dans un monde confronté à la complexité écologique, à l’incertitude technologique et à la pression sociale, ces pratiques jugées désuètes retrouvent une pertinence insoupçonnée. Qu’il s’agisse de techniques agricoles traditionnelles, de matériaux naturels ou de savoir-faire artisanaux transmis de génération en génération, ces connaissances nous offrent des modèles de durabilité, d’économie circulaire, et surtout d’adaptation.
Ce colloque a mis en évidence une conviction forte : il ne s’agit pas de rejeter l’innovation, mais de la reconnecter à une mémoire technique et humaine trop souvent négligée. Dans l’oubli de ces savoirs se cache une réserve d’intelligence précieuse pour concevoir des solutions plus sobres, plus résilientes et plus enracinées.
Et si l’innovation de demain se nourrissait autant du passé que du futur ?