Avec plus de 1 200 petites centrales réparties sur le territoire, la petite hydraulique suisse produit environ 5 % de l’électricité nationale. Une part modeste, mais locale, renouvelable, et surtout stratégique dans le contexte de la transition énergétique.
Face à la fragilité des grandes infrastructures et à la nécessaire décarbonation du système énergétique, cette filière connaît un renouveau d’intérêt. Elle pourrait devenir un levier précieux d’autonomie énergétique, notamment pour alimenter de façon durable des infrastructures sensibles telles que les laboratoires, centres hospitaliers ou unités de production biotech.
Car c’est aussi là que le lien se tisse avec la Health Valley et la Republic of Innovation : une industrie de la santé performante ne peut se développer sans énergie stable, propre et maîtrisée. Les sites de recherche, les incubateurs technologiques, les installations de bioproduction – tous fortement consommateurs d’énergie – sont aujourd’hui à la recherche de solutions décentralisées et résilientes. La petite hydraulique, en synergie avec le solaire et le stockage, pourrait répondre à cet impératif.
Mais son avenir reste suspendu à plusieurs défis : coûts d’exploitation élevés, lourdeurs administratives, et enjeux environnementaux sensibles. Pour que ce potentiel ne reste pas lettre morte, un soutien politique clair, des modèles économiques adaptés, et une dose d’innovation technologique seront indispensables.
En somme, la relance de la petite hydraulique suisse n’est pas qu’une affaire de production d’énergie : c’est aussi une condition de souveraineté pour nos écosystèmes d’innovation en santé, science et technologie.