La nouvelle est tombée : Novartis supprime 550 emplois en Suisse d’ici 2027, en interrompant la finition de comprimés et de capsules sur son site de Stein. 550 postes, dans l’un des fleurons de l’industrie pharmaceutique mondiale, cela ne relève pas d’un ajustement marginal — c’est un véritable signal de changement structurel.
Certes, le site sera automatisé, et un investissement de 21 millions est prévu pour renforcer les compétences en formes stériles et en thérapies cellulaires complexes. Certes, 80 emplois seront créés à Schweizerhalle dans le domaine de l’ARNsi. Mais les faits sont là : la transformation industrielle s’accélère, et même les acteurs les plus robustes ne peuvent y échapper.
Ce n’est pas un signe faible.
C’est un signe fort — un rappel
brutal que les modèles établis ne sont plus garantis, que la pression internationale, technologique et
économique impose des réinventions profondes. Et que les décisions stratégiques
doivent se prendre avant que les contraintes ne s’imposent d’elles-mêmes.
Le syndicat crie sa surprise, rappelant que des assurances avaient été données quelques semaines plus tôt. Là encore : illusion de stabilité. Le monde change plus vite que les calendriers sociaux.
Ce mouvement n’est pas isolé. Il s’inscrit dans une série de réorganisations majeures — Hirslanden, la RTS, des pans entiers de l’industrie — qui tous témoignent d’un même phénomène : ceux qui n’anticipent pas seront forcés d’agir, dans l’urgence, souvent mal.
Plus que jamais, nous devons lire les signaux, même faibles, avant qu’ils ne deviennent forts.
Plus que jamais, nous devons créer des
passerelles, investir dans l’innovation, renforcer nos écosystèmes et maintenir
notre agilité collective.
Car si la Suisse reste résiliente, elle ne doit
jamais se reposer sur cette réputation.
L’avenir appartient à ceux qui comprennent que la transformation n’est pas un
événement — c’est un mouvement permanent.
Et que la meilleure réponse aux crises… c’est d’agir avant qu’elles ne frappent.


