Au constat que nous sommes toujours plus nuls en orthographe, il y a deux réponses : l’une vise à renforcer son apprentissage, l’autre à la simplification. Si la première méthode est exigeante et ambitieuse, la seconde relève du fatalisme, de la paresse, de la désertion de toute ambition.
Que la langue doive évoluer, certes … et elle l’a toujours fait dans un cadre respectueux de ce bien universel, accompagnée par une académie dont un des rôles est de la défendre. Réjouissons-nous d’avoir des sages qui la choient ! Inutile de démultiplier les commissions, experts, de mêler la politique et le citoyen à cette tâche. Nous avons des garants.
Quelle déception de recevoir des lettres de postulation, des travaux… truffés de fautes d’orthographe. Même dans le milieu académique, la réalité est bien brutale : nous ne maîtrisons plus la langue française (et je ne parle pas des personnes dont ce n’est pas la langue maternelle). Cela peut être de la négligence, de la précipitation (je m’y connais), mais c’est aussi un manque de prise de conscience de l’image que donne l’orthographe.
La facilité complaisante est bien plus populaire, car bien moins exigeante, un mot qui n’est guère dans l’air du temps. Et pourtant l’exigence est le meilleur rempart contre la banalisation et la médiocrité. Que ce soit dans le domaine linguistique, comme dans tout domaine, banaliser c’est abdiquer, abdiquer c’est accepter la médiocrité… alors réhabilitons l’ambition ! … et soignons la forme, la façon de l’exprimer, de la partager…
Car la richesse d’une langue est intimement liée à la richesse d’une discussion, d’une explication, à l’expression même de ses sentiments.