Autant je suis fasciné par le projet Hyperloop, autant il suscite en moi une profonde amertume, une amertume qui trouve son origine dans Swissmetro, un projet auquel notre région a su donner vie, mais qui, après avoir été présenté comme « la solution ultime au monde moderne des transports » a été peu à peu abandonné, faute de soutiens. Nos institutions n’ont-elles pas avant tout manqué de vision, d’ambition et de ténacité? J’en suis d’autant plus convaincu à la lumière de l’émergence du projet Hyperloop. Que d’amertume que de voir un entrepreneur génial (ce qui met un peu de baume sur la plaie) reprendre l’idée et surtout conduire le projet de façon intelligente laissant des équipes rivaliser d’ingéniosité pour être reconnues lors de l’Hyperloop Competition annuelle… et parmi elles celles de nos hautes écoles dont l’EPFL et l’ETH. Nous étions donc passés du statut de pionnier (defender) à celui de challenger ressuscitant un savoir-faire et surtout un état d’esprit…mais n’ayant plus le lead d’un projet auquel nous avions donné vie. Les résultats obtenus cette semaine montrent clairement notre marge de progression. Nous sommes certes au troisième rang, mais l’équipe allemande a atteint une vitesse quasi double à la nôtre (463 km/h contre 238km/h). Nos challengers sont valeureux. Sachons reconnaître leur mérite pour motiver des développements qui permettront de dissiper cette amertume en reprenant la place qui nous est due, mais surtout rappelons-nous que l’avenir appartient aux audacieux, il appartient à ceux qui cherchent et qui prennent des risques.


