Depuis novembre, les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) testent un vaccin contre Ebola auprès de patients volontaires. A ces essais cliniques s’ajoutera un axe de recherche. La Faculté de médecine de l’Université de Genève s’apprête en effet à lancer un grand projet sur ce vaccin, grâce à un subside important de l’Union européenne.
Dans le cadre des essais cliniques, un consortium de centres de recherche clinique en Suisse, en Allemagne, au Gabon et au Kenya a recruté 200 volontaires prêts à se faire vacciner, dont 115 aux HUG: un échantillon beaucoup plus grand que ceux utilisés habituellement pour des essais cliniques. Dans le cadre de cette expérience, des échantillons sanguins ont été prélevés, congelés et stockés dans une biobanque. Cette base de données exceptionnelle permettra de comprendre comment fonctionne la réaction immunitaire à ce vaccin, explique la professeure Claire-Anne Siegrist. La directrice du Centre de vaccinologie des HUG assurera la coordination scientifique du projet. Doté de près de 4 millions d’euros sur trois ans, il mettra en réseau 12 institutions partenaires en Europe, en Afrique et aux Etats-Unis.
En utilisant des technologies innovantes permettant une analyse fine du système moléculaire et génétique des volontaires, les chercheurs essaieront de comprendre pourquoi certains volontaires ont présenté de la fièvre, un état grippal ou des inflammations articulaires après l’injection du vaccin. Existe-t-il une signature génétique ou métabolique qui permette de prédire les effets potentiels des vaccins? Pourquoi la réponse immunitaire est-elle très forte dans certains cas, plus faible dans d’autres? En procédant à la comparaison de près de 20000 gènes, le projet permettra peut-être d’expliquer ces réactions différentes.