L’effort et l’engagement forgent la croissance, l’aisance et la complaisance mènent à la stagnation, la perte de sens conduit au déclin

L’effort et l’engagement forgent la croissance, l’aisance et la complaisance mènent à la stagnation, la perte de sens conduit au déclin

Cette loi silencieuse, décrite déjà par Polybe, Ibn Khaldoun ou Spengler, traverse l’histoire des civilisations. Les nations comme les individus se construisent dans l’effort, se consolident dans l’engagement, puis, parfois, s’affaiblissent dans le confort, jusqu’à perdre le sens de leur mission.

C’est à partir de ce constat que nous avons travaillé, lors des journées de réflexion de la SATW, autour d’un thème aussi stratégique qu’actuel : « La coopération scientifique et technologique internationale dans un monde fragmenté ». Derrière cette formule se cache une question simple, mais déterminante : « How to keep Switzerland great ? »

La réponse ne réside ni dans la complaisance, ni dans la nostalgie d’un âge d’or. Elle se trouve dans notre capacité à renouveler l’effort et l’engagement, en reconnaissant ce qui, aujourd’hui, structure la compétitivité mondiale : la technologie.

La recherche scientifique, l’innovation technologique et leur intégration dans les grands enjeux de société — santé, énergie, numérique, durabilité — ne sont pas de simples options stratégiques. Elles constituent l’armature même de notre souveraineté, de notre prospérité et de notre indépendance. Dans un monde fragmenté, marqué par la compétition entre blocs, la coopération scientifique et technologique est l’arme la plus puissante pour préserver notre singularité et notre place.

Ne pas s’y engager pleinement, ce serait accepter la stagnation. Ne pas y mettre du sens, ce serait ouvrir la porte au déclin. À l’inverse, en investissant dans la recherche, en misant sur les talents, en construisant des ponts au-delà des fractures géopolitiques, la Suisse peut continuer d’incarner cette singularité : un petit pays, mais une grande puissance d’innovation.

Leave a reply