Un article publié dans PNAS le 4 août 2025 alerte sur une réalité alarmante : la fraude scientifique organisée ne repose plus sur des cas isolés, mais sur des réseaux structurés d’individus et d’entités appelés « paper mills » (usines à articles), « brokers » (intermédiaires) et revues prédatrices, qui coopèrent pour publier massivement des recherches falsifiées, échappant aux contrôles traditionnels. Ces réseaux opèrent à une échelle telle que la publication d’articles frauduleux dépasse désormais celle de la science légitime.
L’analyse, à partir de données massives — incluant publications rétractées, plagiat d’images, délais éditoriaux et sources diverses comme PubMed, Web of Science ou Retraction Watch —, révèle que ces réseaux possèdent des stratégies sophistiquées leur permettant d’échapper aux interventions et de se maintenir en croissance.
Les auteurs insistent : sans une réforme profonde des incitations, un renforcement draconien des processus éditoriaux, une meilleure détection des articles fabriqués, et une prise de conscience urgente avant l’infiltration croissante de l’IA dans la littérature scientifique, le système de publication risque de perdre toute crédibilité.