Le fonctionnement des « hack labs » comme UniverCité, lieux de recherche alternatifs, intéresse les laboratoires traditionnels

Le fonctionnement des « hack labs » comme UniverCité, lieux de recherche alternatifs, intéresse les laboratoires traditionnels

Le fonctionnement ouvert des « hack labs » comme UniverCité à Renens, lieux de recherche alternatifs, intéresse les laboratoires traditionnels. Ils veulent y puiser de nouvelles méthodes de production scientifique.

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De grands groupes se sont penchés sur cette dynamique citoyenne. A La Paillasse, le lieu parisien qu’il a fondé en 2011, Thomas Landrain multiplie ainsi les partenariats. Il y a six mois, il a officiellement lancé un programme de recherche en open source sur le cancer à la demande du laboratoire pharmaceutique Roche. Pas moins de 300 chercheurs bénévoles se sont manifestés pour apporter un nouvel éclairage aux travaux conventionnels, et quinze projets en sont nés, qui seront départagés par un jury fin mai.
Des linguistes ont par exemple étudié l’occurrence de certains termes dans des milliers d’articles scientifiques pour tenter d’identifier des pistes oubliées en biologie. Un autre groupe a conçu un moyen de visualiser les données épidémiologiques en trois dimensions pour faciliter leur interprétation. Un troisième propose un modèle prédictif d’estimation de risque de cancer à partir de données territoriales sur l’environnement et les paramètres sociaux. « La Paillasse apporte un niveau d’agilité intellectuelle supplémentaire qui peut forcer la créativité des laboratoires », est persuadé Thomas Landrain.
Après Roche, ce sont Pierre Fabre, Suez et même l’Institut Pasteur, pour des recherches sur la santé mentale, qui se sont intéressés à l’offre alternative de ce laboratoire de biologie participative. Il fait même l’objet d’une étude du Network Science Institute de Boston sur l’efficacité de ces communautés massivement collaboratives.
L’intérêt du Massachussetts Institute of Technology (MIT) pourrait donner une légitimité sbupplémentaire à ces travaux, depuis qu’il a ouvert en 2015 son concours international d’ingénierie génétique (iGem) aux « hack labs ». Chaque année, depuis 2004, des équipes d’étudiants en biologie s’affrontent pour concevoir de nouveaux organismes vivants pourvus de caractéristiques inédites (bactéries photovoltaïques, levures spécialisées…) à partir du même kit de « bio-briques ». La Paillasse accueille une de ces équipes composées de douze étudiants provenant de différentes écoles du groupe Ionis (Sup’Biotech, Epita, ArtSup). Son premier projet a consisté à transformer des bactéries… en jeu vidéo ! Sa nouvelle ambition sera d’associer des bactéries à un drone pour la détection environnementale.
Certains spécialistes estiment que les « hack labs », avec leur puissance de mobilisation et leur fonctionnement exploratoire libre, sont dix fois plus productifs que les laboratoires conventionnels…

Source: Les Echos

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