Le week-end dernier, je lisais un article du Wall Street Journal mettant en avant une réalité incontournable : les biotechs chinoises développent aujourd’hui des médicaments plus rapidement et à moindre coût que leurs homologues américains et européens. Environ un quart des nouveaux développements pharmaceutiques mondiaux proviennent désormais de Chine. Cette dynamique ne se limite pas à un simple gain d’efficacité : elle remet en cause tout l’écosystème du financement biotech, en rendant de plus en plus difficile la justification des valorisations élevées auxquelles sont habitués les investisseurs occidentaux. Pendant ce temps, l’Inde entre aussi dans la course, ajoutant une nouvelle pression concurrentielle.
Ce débat rappelle le “moment DeepSeek” de l’IA : l’Europe a cru qu’il suffisait d’injecter des milliards pour rivaliser avec OpenAI, oubliant que la vraie révolution venait de l’open-source et de l’agilité.
Si l’Europe veut éviter de manquer la vague biotech, elle doit changer de stratégie : au-delà du financement, c’est l’ouverture, la collaboration et l’accès aux technologies qui feront la différence. L’avenir appartient à ceux qui rapprochent production et demande, comme l’explique Robert C. Wolcott dans Proximity. La vraie question : l’Europe saura-t-elle saisir cette opportunité avant qu’il ne soit trop tard ?