L’homme connecté, doté d’un cerveau augmenté, de la pensée arborescente, de robots analytiques, de périphériques de développement, d’interfaces de mutations, du cloud et de mémoires sectorielles, a-t-il encore besoin des lointains discours de Platon et d’Aristote ? Les entrepreneurs d’aujourd’hui sont-ils conquérants aux mêmes motivations qu’Alexandre ?
La rhétorique de Platon avait dans sa substance, le devoir, la vertu, le courage, la justice, l’amour, la nature, la science, la beauté, et l’humilité lumineuse du « je sais que je ne sais rien » emprunté au discours anti-establishment de Socrate. Les mots, l’être, les idées, qu’il s’agit de faire vivre en subtile concordance. Le comment écouter la voix du ventre, celle qui vous éclaire sur les choses à ne pas faire. Les mathématiques, étage virtuel d’une réalité éternelle, qui libèrent le penseur de son travail. Ce travail de penser dont vous serez libérés par la mercatique, le ciblage, la publicité.
La terre, le feu, l’air, l’eau, le temps de l’observation, la curiosité scientifique, la méthode hypothético-déductive, dans l’univers actuel du management de l’information, sont d’une évidente pertinence. Platon est vivant dans la machine. Il est l’âme de big data. Rendre visible l’invisible. L’imagination fait le plein de données nouvelles.
Apprendre en marchant avec Aristote, à classifier, à hiérarchiser, à retrouver, à recombiner, à inventer par hasard, à déduire par le raisonnement. Le vide ça n’existe pas, avec alchimie ou avec logique l’expérience construit la feuille de route. Le long de cette route, des quantités d’usines vieilles ou modernes, à produire de l’information.
Platon l’imagination, Aristote l’expérience, la poésie et la pratique, ils ont lancé le processus. Formulé les hypothèses, proposé des déductions, encouragé les imaginations, développé les expérimentations. Ils sont là pour nous aider, à faire avec jugement, avec amour et poésie, l’un après l’autre, tous les pas du grand changement.
Ils seront la voix intérieure qui nous dira où aller, et où ne pas aller. Merci Socrate, merci Aristote, merci Platon, montrez-nous le chemin, le bon.
Pierpaolo Pugnale, philosophe