La baleine adulte peut peser jusqu’à 150 tonnes, dont cinquante tonnes de graisse. Le cerveau de la baleine ou du cachalot pèse à peu près 7 kilos. Du pour mille insignifiant direz-vous, sauf que la graisse se doit d’être prise en compte. Les cartésiens qui feront les comparaisons entre l’homme et la baleine diront que les 1300 grammes du cerveau de l’homme par rapport aux poids respectifs fait sens. Et donc 1300 grammes pour 80 kilos, c’est dix fois mieux que 7 kilos pour 150 tonnes. Logique. Donc l’homme est plus intelligent que la baleine.
Comparons les modes de vie de nos deux mammifères. La baleine se laisse flotter dans son environnement d’eau salée, sans travailler. Pour se nourrir, elle ouvre sa grande bouche et goûte sans effort au délicieux krill. Pour communiquer elle fait ses vocalisations, et l’eau se charge de transmettre les informations. Cette eau qui a une même densité, masse volumique, que les liquides biologiques du corps de notre grande dame, subtil et étrange hasard. Avec les 30 centimètres de graisse et de peau, tout l’océan est connecté au liquide céphalorachidien du cerveau de notre cétacé. Ses neurones, ses cellules gliales, sa graisse sont en contact direct avec l’eau de la mer. Le monde des océans lui colle à la peau.
En raccourci audacieux, le cerveau de la baleine, sa graisse et l’océan ne font qu’un. Les informations peuvent être mises en mémoire dans un datacenter planétaire. Et donc, sans rien faire, à part vocaliser, elle communique au même instant avec tous ses congénères. Une vie sociale sans frontières.
Qu’en est-il de l’homme, le stress du travail et du transport au quotidien, les grandes questions de l’alimentation, de la santé, de l’éducation, du sens de la vie, plus le temps de penser, l’obligation de fonctionner dans les règles, ordre et discipline. Rien n’est simple, et cela se complique.
Question longévité, la baleine et l’homme c’est pareil, aux alentours de 80 ans. De ces 80 ans, qu’en fait l’homme, qu’en fait la baleine ? L’homme dans l’air, la baleine dans l’eau, l’homme dans l’effort, la baleine libre à ne rien faire, l’un fatigue, l’autre glandouille.