Le Ludwig Cancer Research, une institution philanthropique américaine qui gère un fond de 1,2 milliard de dollars, a décidé d’investir à Lausanne plus de 100 millions de dollars au cours des dix prochaines années. Cet engagement est renouvelable et l’on parle d’une coopération pour les 30 prochaines années. Ce mécénat privé est destiné à renforcer l’immunothérapie, une discipline prometteuse de la recherche sur le cancer. Plusieurs chercheurs lausannois se sont distingués ces derniers temps dans cette discipline, à commencer par le professeur Georges Coukos, recruté en 2012 par le CHUV et l’Université de Lausanne en qualité de responsable du département d’oncologie du CHUV/UNIL et directeur de la filiale Ludwig à Lausanne.
L’engagement de Ludwig salue la qualité de la recherche lausannoise contre le cancer. »Nous avons été impressionnés par la portée et la profondeur de l’expertise scientifique et informatique qu’on trouve dans cette ville, non seulement dans ses institutions académiques mais aussi dans ses entreprises de biotechnologie », explique Edward Mc Dermott, PDG de Ludwig, dans un communiqué. Il souligne : « Je suis convaincu que notre partenariat sera d’un grand bénéfice pour les patients atteints de cancer partout. »
L’accord a fait l’objet d’intenses négociations depuis plusieurs mois avec le Conseil d’Etat vaudois, la direction du CHUV et le rectorat de l’Université de Lausanne. De son côté, le Canton s’engage à résaliser d’importants investissements immobiliers. Le Conseil d’Etat soumet plusieurs demandes de crédit au Grand Conseil. Un nouveau bâtiment sera bâti au Biopôle d’Epalinges pour héberger les chercheurs de Ludwig et l’ingénierie immunitaire en oncologie; le Canton prévoit d’engager 50,2 millions pour le réaliser, sur un total de 63 millions. Un autre bâtiment est projeté sur le site du Biopôle pour héberger le centre de médecine personnalisée et d’ingénierie immunitaire contre les maladies infectieuses et les problèmes d’immunodéficience. Un crédit d’étude de 6,15 millions est déposé.
Simultanément, le Canton profite de l’abandon par l’EPFL du projet Neuropolis (le nouveau bâtiment qui devait héberger à Dorigny le Human Brain Project) pour redonner de l’espace aux sciences de la vie à l’étroit sur le campus. Un nouveau bâtiment dédié à cette discipline sera édifié sur la parcelle disponible sur le campus de l’UNIL. Un crédit d’étude de 12,8 millions est demandé. Auquel s’ajoute un autre crédit d’étude de 6,6 millions pour la rénovation net la réaffectation d’une partie du bâtiment Amphipôle.
Depuis 2007, l’UNIL et le CHUV ont fédéré les forces en sciences de la vie. Des 2013, la filiale Ludwig à Lausanne, l’Institut suisse de recherche sur le cancer qui est dans le giron de l’EPFL, et le CHUV ont décidé d’unir leurs forces pour créer un Centre suisse du cancer. L’engagement massif de Ludwig pour ces 30 prochaines années et les efforts du canton pour rendre cet engagement possible placent désormais Lausanne sur la carte mondiale de la recherche sur le cancer.