La “smarter medicine” progresse dans les hôpitaux romands

La “smarter medicine” progresse dans les hôpitaux romands

Le mouvement de la « smarter medicine » gagne du terrain dans les hôpitaux romands, avec un objectif clair : réduire les actes médicaux inutiles pour améliorer la qualité des soins. Né aux États-Unis et adopté en Suisse, ce principe du « moins, c’est plus » est désormais soutenu au niveau national, notamment après une table ronde à Berne en présence de la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider.

Plusieurs établissements appliquent déjà des mesures concrètes. À l’Hôpital de La Tour, transfusions, sondes urinaires et prescriptions de benzodiazépines ont nettement diminué. Selon Omar Kherad, médecin-chef en médecine interne, il s’agit de rationaliser sans rationner : certaines pratiques larges, comme les transfusions ou les sondes posées par facilité, peuvent augmenter les risques d’infections ou de complications.

Les HUG suivent la même voie : réduction du nombre d’examens radiologiques, deux fois moins de prélèvements sanguins et développement d’alternatives non médicamenteuses pour améliorer le sommeil, comme la phytothérapie ou l’hypnose. Ces changements permettent aussi des économies significatives : 485 000 francs économisés par an rien qu’avec la baisse des transfusions.

Le mouvement s’étend dans tout le canton de Vaud et en Suisse romande : Réseau hospitalier neuchâtelois, Ensemble hospitalier de La Côte et CHUV constatent des réductions de 10 à 30 % des examens non pertinents. Un projet national, LUCID, est en développement pour analyser les actes à faible valeur ajoutée dans cinq hôpitaux universitaires.

La transformation n’est pas seulement technique : elle implique un changement culturel, une participation active des patients et des outils d’aide à la décision pour les médecins. Malgré les craintes initiales, les questionnaires de satisfaction montrent qu’aucune perte de confort ou de qualité n’est observée.

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