L’immunothérapie, qui a remporté des succès impressionnants ces dernières années dans la guerre contre le mélanome, a été présentée comme un traitement révolutionnaire au Congrès mondial de cancérologie à Chicago. Elle offre aussi un espoir contre d’autres cancers difficiles à traiter. L’immunothérapie est une nouvelle approche qui consiste à stimuler le système immunitaire du patient pour qu’il s’attaque au cancer.
“Le génie de cette approche consiste dans le fait qu’elle est plus sélective et qu’elle produit des rémissions durables pas seulement parmi une poignée de patients, mais chez un grand nombre souffrant d’un mélanome métastasé, ce qui est vraiment révolutionnaire”, a lancé lundi le Dr Steven O’Day, professeur adjoint de médecine à l’université de Californie du Sud.
Selon une étude publiée fin 2013, 40% des malades atteints de mélanome invasif traités par immunothérapie n’ont pas montré de signe de la maladie sept ans après. Les trois essais cliniques prometteurs dévoilés lundi devraient encore permettre d’augmenter ce nombre.
“Pour la première fois, (grâce à cette thérapie) nous voyons des progrès significatifs contre d’autres types de cancers avec des tumeurs ‘solides’ très difficiles à traiter”, a ajouté le professeur O’Day. “La révolution est là, a-t-il estimé. L’immunothérapie s’étend au-delà du mélanome dans des cancers ‘solides'”. Les tumeurs solides, par opposition aux cancers sanguins, peuvent se développer dans n’importe quel tissu. Ce sont les cancers les plus fréquents.
Lundi, un petit essai clinique a révélé une rémission sans précédent de deux jeunes femmes atteintes d’un cancer métastasé du col de l’utérus après une immunothérapie ciblant des papillomavirus (HPV) dans la tumeur. Plus de 70% des cancers utérins résultent d’une infection par certains de ces virus contractés sexuellement. Un autre essai clinique de phase 1 montre une efficacité encore plus grande en combinant deux de ces anticorps, le Yervoy et le Nivolumab du laboratoire américain Bristol Meyers Squibbs. Ce cocktail a permis une survie sans précédent de trois ans et demi chez des malades atteints d’un mélanome métastasé inopérable.