Il y a une semaine, le 17 octobre, nous célébrions l’anniversaire de la révocation de l’Édit de Nantes (1685), un événement qui a eu des répercussions décisives pour l’histoire de la Suisse. En fuyant les persécutions religieuses, de nombreux réfugiés huguenots extrêmement qualifiés ont trouvé refuge en Suisse. Ces artisans et intellectuels ont joué un rôle clé dans l’essor industriel du pays. Ils ont posé les bases de trois grandes industries suisses qui, encore aujourd’hui, contribuent à sa prospérité : l’horlogerie, la chimie – à l’origine de la teinture de la soie puis de la chimie fine – et la banque, créée pour gérer les nouveaux flux financiers de cette économie en pleine expansion.
Dans cette continuité historique, la Suisse est aujourd’hui saluée comme le champion mondial de l’innovation. Pour la douzième année consécutive, elle se classe en tête du Global Innovation Index 2023, renforçant son statut de leader dans la création de nouvelles technologies et de solutions disruptives. Mais au-delà de ces chiffres flatteurs, la question demeure : comment cette capacité d’innovation peut-elle être traduite en vecteur de prospérité ?
Transformer l’innovation en valeur économique et en emplois.
La véritable valeur de cette dynamique réside dans la capacité de la Suisse à convertir l’innovation en prospérité économique et en emplois. L’innovation est un moteur de croissance, mais elle est aussi la clé pour des sociétés qui n’existent pas encore, des entreprises qui verront le jour grâce à l’environnement favorable que nous créons aujourd’hui. Dans un monde globalisé, où les idées circulent librement, il est crucial que ces idées se matérialisent en Suisse.
De la Confédération helvétique…
Notre confédération a su, depuis des siècles, comprendre l’importance de l’innovation et mettre en place des initiatives nationales pour encourager son développement. Mais aujourd’hui, dans un contexte de ressources de plus en plus limitées, nous devons aller plus loin : il est nécessaire de promouvoir une coordination rigoureuse, de supprimer les redondances institutionnelles et de clarifier l’offre de soutien à l’innovation. Cela permettra de maximiser l’impact de nos efforts et de donner à nos entrepreneurs les moyens de prospérer.
…Vers une République de l’Innovation.
C’est ici que l’idée d’une République de l’Innovation prend tout son sens. Plutôt qu’une confédération d’institutions autonomes, cette république est un modèle où l’innovation est au service des entrepreneurs et des créateurs. Un espace où la collaboration entre le monde académique, industriel et politique est fluide et efficace, permettant ainsi à chaque projet innovant de se développer dans les meilleures conditions possibles.
La Suisse dispose des atouts nécessaires pour devenir cette République de l’Innovation. Mais pour cela, il est essentiel de créer un environnement où chaque idée a les moyens de se transformer en réalisation concrète. Cela passe par une vision partagée et une volonté de soutenir l’innovation à tous les niveaux. Si nous parvenons à abattre les barrières et à créer une véritable dynamique collaborative, la Suisse continuera d’occuper sa place de leader mondial de l’innovation.