En cette période estivale propice à la réflexion légère mais éclairante, je partage avec vous l’origine d’un mot que nous utilisons tous, souvent sans en connaître l’histoire. Un mot courant du langage économique, chargé pourtant d’une brutalité oubliée : banqueroute.
Dans la Barcelone médiévale, les banquiers n’avaient ni bureaux, ni enseignes. Ils exerçaient leur métier sur de simples bancs de bois, installés au cœur des marchés. C’est là qu’ils prêtaient, négociaient, finançaient. Mais lorsqu’un banquier ne pouvait plus honorer ses dettes, ce n’était pas son compte en banque qui se vidait… c’était parfois sa vie qui s’arrêtait.
La loi était implacable : l’insolvabilité signifiait l’exécution publique. Avant la sentence, on brisait symboliquement son banc devant la foule. Banca rota. Banc rompu. Banqueroute.
Une image aussi forte qu’instructive : celui qui gère les ressources des autres engage plus que son expertise — il engage sa parole, sa probité, sa responsabilité entière.
Aujourd’hui, la sanction a heureusement perdu en violence, mais la leçon demeure : la confiance est un bien précieux, qu’il faut honorer avec sérieux.
Bel été à toutes et tous — entre deux lectures, que vos idées prennent le large… et vos engagements, racine.