En Suisse, même les traditions ont parfois des frontières cantonales. Aujourd’hui, les Genevois observent le Jeûne genevois, tandis que le reste du pays attend encore quelques semaines pour célébrer le Jeûne fédéral. Deux dates, une même idée : un moment de pause, de réflexion… et, il faut bien l’avouer, une occasion de savourer la fameuse tarte aux pruneaux !
Pourquoi cette différence ? Parce que le Jeûne genevois remonte au 16ᵉ siècle, lorsque la République de Genève, d’inspiration protestante, avait instauré une journée de jeûne et de prière en signe de gratitude et de protection. La tradition locale a perduré, et depuis 1966, la date est fixée chaque année au jeudi suivant le premier dimanche de septembre. Le Jeûne fédéral, lui, est né bien plus tard, en 1832, puis officialisé par la Confédération en 1869, et tombe le troisième dimanche de septembre.
Pourquoi ne pas avoir aligné les deux dates ? Tout simplement parce que Genève a souhaité conserver son héritage spécifique et son autonomie symbolique. Comme souvent en Suisse, l’attachement aux traditions locales a primé sur l’uniformisation nationale. Ce choix illustre à merveille notre diversité fédéraliste : chacun garde son identité, tout en partageant un esprit commun.
Alors, en ce jeudi particulier, je souhaite à toutes et à tous un bon Jeûne genevois – qu’il soit pour vous un vrai moment de respiration, de convivialité et, pourquoi pas, de douce gourmandise.