Une étude publiée dans Nature Neuroscience montre que notre cerveau peut déclencher une réaction immunitaire avant même qu’un agent pathogène n’ait réellement pénétré dans notre corps, simplement en percevant une menace virtuelle dans l’espace proche qui nous entoure — la « peripersonal space » (PPS).
Les chercheurs, issus notamment de l’Université de Lausanne et de Genève, ont exposé des participants à des avatars virtuels supposément infectieux en réalité virtuelle. Grâce à des mesures psychophysiques, électroencéphalographiques (EEG) et d’imagerie cérébrale fonctionnelle (fMRI), ils ont observé une activation anticipée d’aires multisensorielles-motrices et du salience network.
Cette anticipation neuronale provoque une modulation du système immunitaire inné, en particulier des cellules lymphoïdes innées (ILCs), avec une baisse des ILC1 et une hausse des ILC2 ainsi que des cellules précurseures (ILCPs) — une réponse similaire à celle observée après une vaccination contre la grippe.
L’imagerie met également en lumière une connectivité accrue entre les zones cérébrales anticipant la menace — comme le cortex prémoteur, le sillon intrapariétal ou le cortex cingulaire antérieur — et l’hypothalamus, suggérant une communication directe avec l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HPA), véritable passerelle entre cerveau et immunité.