Nous vivons une époque marquée par une concentration inédite de risques globaux — politiques, technologiques, sociétaux et environnementaux — qui ne cessent de s’entrecroiser. Leur complexité et leur interconnexion rendent toute réponse partielle ou isolée inefficace.
Le dernier rapport mondial sur les risques des Nations Unies dresse un constat préoccupant : nos institutions multilatérales, pourtant conçues pour répondre à ces défis, sont insuffisamment préparées. Les vulnérabilités systémiques s’accumulent, et certaines se transforment déjà en crises ouvertes. C’est notamment le cas de la désinformation et de la mésinformation, identifiées par plus de 80 % des experts interrogés comme des phénomènes déjà en cours, et non plus simplement des risques potentiels.
Parmi les dix menaces les plus importantes identifiées, cinq sont de nature environnementale, confirmant l’urgence d’une mobilisation globale autour du climat et de la préservation des écosystèmes. Pourtant, la gouvernance reste morcelée, les priorités diffuses, et les réponses encore largement réactives.
Le rapport met en lumière une vérité essentielle : seule une action coordonnée entre gouvernements et institutions peut permettre de contenir ces risques. Cela implique non seulement une volonté politique affirmée, mais aussi une capacité à anticiper, à coopérer au-delà des intérêts nationaux, et à intégrer les dynamiques scientifiques, économiques et sociales dans des politiques publiques cohérentes.
Quatre scénarios d’avenir sont esquissés dans ce rapport, allant de l’effondrement progressif des systèmes à des percées majeures obtenues par l’action collective. La trajectoire que nous emprunterons dépendra de notre lucidité, mais surtout de notre courage à agir, ensemble, au bon moment.
La préparation aux risques ne peut plus être vue comme un exercice technique ou une démarche sectorielle. Elle doit devenir une priorité structurante de toute stratégie d’intérêt général, au niveau national comme international.