Des immunologues de l’Université de Genève (UNIGE) ont mis en lumière une nouvelle arme contre le cancer : les lymphocytes T CD4, longtemps relégués au rang de cellules auxiliaires, se révèlent également capables de tuer directement les cellules tumorales. Reprogrammées en laboratoire pour cibler l’antigène NY‑ESO‑1 présent dans divers cancers – mélanome, poumon, ovaire, sarcome et cerveau –, ces cellules modifiées ont démontré une efficacité remarquable in vitro et chez l’animal, tout en épargnant les cellules saines.
L’un des atouts majeurs de cette approche réside dans la prévalence de l’allèle HLA ciblé, partagé par environ la moitié des Européens, ce qui ouvre la possibilité d’un traitement accessible à un large nombre de patients adultes comme pédiatriques.
Cette innovation, décrite dans Science Advances, ouvre la voie à un essai clinique prochainement lancé conjointement avec le CHUV, l’UNIL et l’Institut Ludwig. L’équipe prévoit d’inclure des patients exprimant l’antigène tumorale et porteurs du bon allèle HLA, avec prélèvement, modification, expansion puis réinjection des cellules T CD4 modifiées.
A l’aube de nouvelles immunothérapies, cette découverte démontre que les lymphocytes T CD4 ne sont pas seulement des soutiens : ils peuvent aussi devenir de redoutables tueurs de tumeurs, promettant une percée dans la lutte contre des cancers difficiles à traiter.