Après plus de trois ans de négociations, l’Organisation mondiale de la santé a adopté un accord historique pour mieux prévenir, détecter et répondre aux futures pandémies. Cet accord, salué comme une victoire pour la santé publique mondiale, porte en lui une ambition claire : ne plus jamais revivre les inégalités et les retards observés lors de la crise du Covid-19.
Parmi les piliers de ce traité figure un mécanisme inédit de partage des données sur les pathogènes émergents, mais surtout un accès rapide et équitable aux vaccins et traitements. Un progrès notable, qui pourtant ne suffira pas à gommer les réalités géopolitiques de l’accès aux ressources critiques. Aucun pays ne peut rester dépendant des chaînes d’approvisionnement étrangères pour des produits aussi stratégiques que les vaccins.
C’est dans cet esprit qu’il nous faut repenser la souveraineté sanitaire non pas comme une option protectionniste, mais comme un acte de responsabilité. Cela implique, en Suisse comme ailleurs, d’investir dans des unités de production locales, agiles, prêtes à se mobiliser à la demande, mais aussi capables d’assurer une activité pérenne hors des périodes de crise. Produire sur notre sol, selon des standards de qualité élevés, c’est garantir l’accès — non seulement pour notre propre population, mais aussi pour les pays qui dépendent de notre capacité de solidarité. C’est aussi maintenir les compétences, les infrastructures et la culture industrielle nécessaires pour que notre innovation ne reste pas théorique, mais prenne corps, ici, maintenant.
Soutenir cette approche, c’est déjà agir. Et dans un monde où les pandémies ne sont plus des scénarios hypothétiques, mais des réalités récurrentes, construire notre autonomie stratégique est plus qu’un devoir de prévoyance — c’est un acte de responsabilité collective.