Vers un monde post-européen : l’émergence d’un nouvel ordre mondial

Vers un monde post-européen : l’émergence d’un nouvel ordre mondial

Dans un article percutant, le Wall Street Journal analyse le déclin de l’Europe et la montée d’un monde post-européen, alors que Donald Trump s’apprête à retrouver la Maison-Blanche. Selon Walter Russell Mead, l’Europe a abdiqué son rôle historique à travers des décennies de choix stratégiques erronés et d’échecs économiques. Le continent peine à répondre aux défis mondiaux, que ce soit face à la Russie, la Chine ou le Moyen-Orient, et son influence s’efface face à l’émergence de nouveaux acteurs comme l’Inde, le Japon ou les Émirats arabes unis.

Pourtant, le Wall Street Journal met en garde : si l’Europe continue sur cette trajectoire, cela ne bénéficiera ni aux États-Unis ni au reste du monde. La prochaine administration devra choisir entre “danser sur la tombe” d’une Europe affaiblie ou contribuer à sa renaissance pour relever les défis mondiaux. L’analyse, bien que sévère, rappelle que l’avenir des relations transatlantiques repose sur une coopération repensée et une prise de conscience européenne urgente.

Un monde post-européen n’est plus une hypothèse, mais une réalité qui redéfinit déjà les règles du jeu mondial.

Lire l’article original du Wall Street Journal

Les nations se préparent à un monde post-européen
(résumé par IA)

Wall Street journal

Par Walter

Russell Mead

Alors que Donald Trump prépare un éventuel retour triomphal à la Maison-Blanche, les nations européennes sont confrontées à une réalité inconfortable : leur rôle sur la scène mondiale diminue. Sous un deuxième mandat Trump, les États-Unis pourraient exercer une influence inégalée sur leurs alliés, mais cette période promet également d’être marquée par des bouleversements encore plus profonds que lors de son premier mandat.

Le déclin de l’Europe occidentale

L’Union européenne, autrefois pilier de l’ordre mondial, subit les conséquences de plusieurs décennies de stagnation économique et d’échec stratégique. La transition numérique, qui redéfinit les économies modernes, n’a pas vu l’Europe produire les technologies ou les entreprises nécessaires pour rester compétitive. Les politiques climatiques coûteuses, la lenteur bureaucratique et des États-providence surchargés sapent davantage sa capacité à innover et à croître.

Sur le plan politique, l’incapacité à transformer l’Union européenne en une puissance cohérente affaiblit son influence mondiale. Fragmentée, l’Europe peine à peser face aux crises migratoires, à l’agression russe ou à la montée en puissance économique de la Chine. En conséquence, l’Europe dépend de plus en plus des États-Unis, tout en ayant de moins en moins à offrir en retour.

Les erreurs stratégiques de l’Europe

Malgré les crises qui secouent son voisinage immédiat – instabilité au Moyen-Orient, flux migratoires massifs et tensions avec la Russie – l’Europe a souvent opté pour l’inaction. L’influence déclinante de pays comme la France en Afrique ou l’achat continu d’énergie russe, même après l’invasion de l’Ukraine, témoignent d’un manque de vision stratégique. Par ailleurs, la dépendance européenne vis-à-vis de la Chine, notamment dans le secteur automobile, expose l’une des bases de son économie à des risques majeurs.

Les défis pour l’Amérique et le rôle des nouveaux partenaires

Bien que certaines voix américaines puissent trouver un certain plaisir à observer les difficultés européennes, le déclin du Vieux Continent n’est pas dans l’intérêt des États-Unis. Face aux ambitions de puissances révisionnistes comme la Chine et la Russie, une Europe forte serait un atout stratégique indispensable. Cependant, les États-Unis doivent désormais chercher des alliances ailleurs. Des pays comme le Japon, Israël, l’Inde, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite démontrent une clarté stratégique souvent absente en Europe. De même, l’Asie du Sud-Est (Indonésie, Philippines, Vietnam, Thaïlande) joue un rôle croissant dans les priorités américaines.

Le futur des relations transatlantiques

Pour l’administration Biden, l’Allemagne reste un partenaire clé, mais des décennies d’erreurs stratégiques affaiblissent sa position de leader en Europe. La dépendance allemande à l’énergie russe, son approche hésitante sur la défense et son retard sur la transition technologique sont autant de points faibles. Si l’administration Trump se montre plus critique envers ses alliés européens, elle devra néanmoins éviter l’isolement et chercher à revitaliser un partenariat transatlantique affaibli.

Une Europe à la croisée des chemins

Le rôle historique de l’Europe comme centre de gravité de l’Occident est remis en question. Sans un redressement spectaculaire, les futurs dirigeants américains – qu’ils soient démocrates ou républicains – pourraient se tourner de plus en plus vers d’autres partenaires pour construire un nouvel ordre mondial. L’Europe, si elle veut rester pertinente, doit réinventer son modèle économique, renforcer sa cohésion politique et adopter une approche stratégique plus proactive.

En somme, la fragilité européenne n’est pas une fatalité. Elle constitue un appel à un réveil collectif pour éviter une marginalisation historique dans un monde où de nouveaux acteurs redéfinissent les règles du jeu.

Leave a reply