L’Ecole de l’humanité

Intéressant de voir la réaction de la presse suisse aux déclarations concernant l’école du Président Macron… et surtout de se comparer pour exprimer que nous, Suisses, y avons déjà pensé, sommes en avances. Le point n’est pas là de mon point de vue, mais bien, et l’exercice est bien plus exigeant, de se projeter dans le futur pour dessiner l’école de demain en tenant compte des nouvelles réalités, qu’elles soient technologiques, d’ordre sociétal ou politique.

Je ne reviendrai pas sur chacune de propositions, mais seulement sur celles touchant au retour des humanités et en particulier des cours d’histoire.

Je n’ai eu de cesse de relever leur importance faisant écho à Montaigne qui appelait de ses vœux « Une tête bien faite vaut mieux qu’une tête bien pleine » et en particulier l’histoire, une branche qui est trop souvent considérée comme non progressiste puisque tournée vers le passé alors que l’histoire est le présent du passé, celui qui explique (mais ne justifie pas) la dynamique actuelle. Méconnaître ses origines, les méandres de l’histoire, c’est ne pas comprendre le présent et mal se projeter dans le futur. Il est triste de constater avec quel dédain nos pédagogues jugent trop souvent les apprentissages du passé pour projeter, sans réflexion, des reflets modernistes vu comme progressistes. Devons-nous tous maîtriser le code, être des programmeurs, leur accorder plus de place dans l’enseignement de base au détriment des humanités ! Non ! … et cette vision utilitariste de l’éducation a encore moins de sens à l’heure où on se tourne de plus en plus vers le No Code ou la programmation assistée par IA. Par contre, notre monde a besoin de s’écouter, de se comprendre et pas seulement de s’écouter. … et pour cela les humanités ne sont pas un luxe, mais bien une condition car sans elles, l’esprit critique pourrait disparaitre.
Benoît Dubuis