On ne pourrait mieux attribuer la maxime « gouverner, c’est prévoir » à Monthey qui, il y une vingtaine d’années vivait un tournant de l’industrie chimique et plus généralement de l’industrie lourde, je pense notamment à Giovanola. C’était la période d’émergence de la biotechnologie industrielle, de la mouvance start-up. Précurseur, la ville se projetait dans cette direction pour son avenir avec une volonté affirmée que j’ai ressenti profondément dans mes interactions avec M. Bernard Mudry et Fernand Mariétan, la raison de mon implication pour donner vie à ce projet qui allait donner vie au BioArk qui est fêté en ce jour. Pour ce qui est des premiers pas, je ne peux que vous inviter à découvrir l’excellent livre de Fabrice Delaye « Sciences de la vie: à la découverte d’un Valais pionnier » des éditions Pillet dans lequel je rappelle l’importance des réseaux en m’appuyant sur le cas du bioark :
« L’importance du réseau est parfaitement démontrée dans ce dernier exemple. Doyen de la Faculté des Sciences de la vie à l’EPFL, un de mes professeurs, Florian Wurm, un expert mondialement reconnu en biotechnologie cellulaire attirait des partenaires du monde entier lui demandant de produire des molécules très complexes. Peu à peu, l’extension de cette activité fut rendue impossible du fait de l’inadéquation entre cette production industrielle, la mission de l’École et le manque de place. Je le convaincs de lancer sa start-up et ainsi de sortir d’un univers de recherche pour devenir un entrepreneur. Basée dans un premier temps à Gland, ExcellGene était portée par Philippe Girard, un élève du Professeur Wurm aujourd’hui vice-directeur de SwissMedic, Antoine Zermatten, un valaisan en charge du business développement d’OM pharma à Genève, le Professeur Wurm et moi-même. Lorsqu’il fallut établir un laboratoire, je me tournais vers Monthey dont l’ambition était de diversifier son site industriel chimique en construisant un bioparc et c’est un autre valaisan de cœur issu de Lonza avec qui j’avais travaillé sur la production d’intermédiaires de synthèse à Kourim en république Tchèque, Daniel Kehl qui planifia le bâtiment. Douze mois plus tard, ExcellGene s’y établissait pour ne plus quitter le site et reste au cœur de la dynamique entrepreneuriale du BioArk de Monthey. Son mandat terminé Daniel Kehl lança sa société d’ingénierie Pixon engineering et préside maintenant aux destinées de Swissfillon – aujourd’hui ten23 health, une de ses spin-off. »