Fusion DSM-Firmenich, perdons-nous un fleuron de notre économie ?

Fusion DSM-Firmenich, perdons-nous un fleuron de notre économie ?

La présence d’un centre de décision industriel est clairement un atout pour une région, que l’on pense à l’activité économique induite (puisque cette localisation entraîne des emplois dans les services à haute valeur ajoutée : avocats, conseil, audit, etc.), à la création d’un emploi qualifié supplémentaire ou encore à l’enjeu pour les finances publiques puisqu’elle induit l’implantation de cadres de haut niveau, représentant une base taxable importante. Mais surtout, la présence de dirigeants leur permet de bien comprendre la dynamique locale et leur implication dans le tissu socio-économique les « attache » à cette région. Toute fragilisation du lien entre l’entreprise et son tissu économique, tout éloignement de centres de décision propre à désinhiber des dirigeants dans le cadre de décisions stratégiques est donc un risque non seulement pour le développement local d’une entreprise, mais pour sa pérennité locale. Dans un édito datant de la décision largement médiatisée de Shire de déménager d’Eysins à Zoug, j’insistais sur l’importance des «racines» et de l’«écosystème» pour une entreprise en me demandant si ces notions avaient encore un sens à l’heure de la mondialisation et du capitalisme «sans frontières». Ces mêmes questionnements ressurgissent à l’occasion de chaque éloignement de centres décisionnels. Aujourd’hui, je comprends que la structure issue de la « fusion » DSM-Firmenich sera détenue à 65% par les actionnaires de DSM, que son siège sera au Pays-Bas et en Suisse (à Kaiseraugst, en Argovie), qu’elle sera cotée à la bourse d’Amsterdam, et qu’une seule de ses divisions sera dirigée depuis Genève, mais aura son siège en Argovie…  Je me rassure en me disant que la qualité de la main d’œuvre et l’importance des investissements locaux sauront motiver les nouveaux dirigeants à soutenir le développement de leur site genevois.

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