[Tribune] Start-up, reine du monde (2/5) !

[Tribune] Start-up, reine du monde (2/5) !

Le développement d’une startup est un peu comme un parcours de saut de haies, mais dans lequel les haies sont relevées tout au long du parcours.
Le coureur s’engage allégrement en piste. Il est chaud. Pas très bien entraîné, pour ne pas dire pas du tout, mais il a la jeunesse avec lui. Et la formation. Et quelle formation ! Bachelor, Master, Doctorat, parfois même un postdoc et une formation en plus dans le domaine de l’innovation et de l’entrepreneuriat. Rien ne pourra l’arrêter, c’est sûr.
Premier tronçon en vue, étape prototype. Le coureur manie aisément breadboards, jumpers, CMS et autres frameworks de développement, un peu de python pour le style et ça passe crème !
Le coureur est confiant, la famille est derrière et la presse en ligne commence à s’intéresser à ce jeune poulain sorti d’une haute école de la région. Bravo champion, on avance.
Bien devant la concurrence, avec des fonctionnalités totalement nouvelles, le coureur doit rendre robuste son prototype. PCB custom, modèle personnel de ML, premières bases d’images, ça parait si simple, qu’on ne peut que commencer à prendre du retard quand on s’aperçoit que la loi de Pareto n’est pas qu’une théorie dans un livre de Dubuis. Premier coup de pompe pour le coureur qui doit prendre dans ses réserves personnelles (oups celles de ses parents -sic), pour payer les dernières factures de son partenaire pour le MVP. Eh oui, Distrelec et Steg, ça ne coûte plus le même prix que Wish et Aliexpress.
Qu’à cela ne tienne, on n’arrête pas un entrepreneur comme cela et puis il a beaucoup de monde derrière lui. Incubateur, Accélérateur, Hub, Innovation weeks, startup studios, coachs, experts, mentors, juges… Et puis et puis et puis, l’entrepreneur est riche. Il a levé ses premiers fonds. CHF 100’000, pour un jeune étudiant tout juste sorti de Master, c’est mille fois plus qu’il n’en faut. C’est presque 10’000 Tacos, 1000 mois de loyers, et tout juste le prix de l’upfront pour la société qui, en bout de course, lui proposera à quelques jours de la présentation devant les business angels, de reprendre l’entier de son prototype et de le « professionnaliser ». QA/QC/Protocols/Norms/Regulation…L’entrepreneur ne voit pas la différence entre son travail et le leur mais eux la voient, et la font payer, le prix fort.

A suivre.

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