[Opinion] Quand l’égalité devient injustice

[Opinion] Quand l’égalité devient injustice

Bien au-delà de considérations médicales, ces derniers mois ont été des révélateurs sociétaux intéressants de nos pratiques, de nous-mêmes, dans nos modes de pensée, nos modes d’interaction avec les autres. Nos dirigeants ont été forcé de naviguer dans des contextes complexes les conduisant à des conclusions qui peuvent paraître paradoxales. Considérons deux exemples : la récente annonce par « la HES-SO Valais-Wallis d’octroyer une prime spéciale COVID-19 de 250 francs à chacun de ses collaborateurs » et la suppression de certains examens pour cause d’égalité des chances entre candidats qui n’auraient pas bénéficié du même environnement.

Dans le premier cas, on postule une égalité, le fait que chacun ait contribué équitablement à la traversée de cette période extraordinaire. Dans le second on postule l’inverse, à savoir que des inégalités étant évidentes, on ne peut juger sur une base normative.  Pourtant les deux décisions ne conduisent-elles pas à la même négation, celle de l’engagement individuel et la reconnaissance de cet engagement. Dans les deux cas, des individus auront surperformé dans des contextes défavorables. Quelle reconnaissance auront-ils? Le premier pourra être fier de son engagement, mais bénéficiera-t-il d’une reconnaissance particulière? Pas dans le cadre de cette mesure! Et notre étudiant, pourra-t-il affirmer sa maîtrise d’une matière, démontrer son engagement studieux pendant cette même période? Non car une mesure du niveau de connaissance lui a été retirée.

Je reconnais volontiers qu’il est difficile d’être juste, de reconnaître à sa juste valeur l’engagement de chacun, par contre toute institution se doit de susciter un désir d’excellence, une envie de se surpasser … et dans ce contexte la reconnaissance est l’un des premiers facteurs de motivation.

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