[Opinion] L’esprit du capitalisme est Suisse

[Opinion] L’esprit du capitalisme est Suisse

Au XVI siècle, face à une perte de cohérence et de fermeté de la doctrine chrétienne romaine enseignée par les papes successifs et face à l’afflux d’indulgences proposées par l’Église, Calvin propose une alternative à la pensée catholique. Selon lui, Dieu pleinement souverain ne juge pas les Hommes selon nos critères de justice, une poignée d’Hommes sont prédestinés au salut éternel, d’autres non. Le rôle de l’Homme n’est plus de chercher à accéder au salut par de simples actions quotidiennes, mais de glorifier et embellir la Création divine. Les Élus sont donc reconnaissables à leur succès et réalisations tout au long de leur vie, notamment professionnels, ces succès constituant alors un embellissement du travail de Dieu. En d’autres termes, le Calvinisme du XVI siècle rationalise l’Homme, celui-ci n’agit pas directement pour ses pairs dans l’espoir d’être sauvé par Dieu, l’Homme doit agir pour son propre intérêt pour réussir et être considéré comme un Prédestiné au Salut éternel.

En mettant de côtés nos croyances religieuses, chacun s’aperçoit que cette vision de l’Homme constitue la racine de nos sociétés modernes. Hobbes et son Léviathan utilise cette vision de l’Homme pour établir la nécessité de l’État. De plus la prépondérance du succès professionnel dans la religion a conduit les Hommes à vouloir produire plus, mieux que les autres, innover pour prouver leur valeur.

Enfin, une courte opinion personnelle, avec « l’esprit du capitalisme », naît l’esprit de l’entrepreneuriat. Pour Calvin, être riche jeune par héritage n’est un signe d’Élection, encore faudra-t-il construire au-dessus de cette richesse. De même, l’enfant démuni sera prédestiné au Salut en innovant, en créant de la valeur.

Paul Gonin
Étudiant en Sciences Politiques

A lire une fois dans sa vie : Max Weber, L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme (1904) (Chapitre 1: lire « l’esprit du capitalisme », Chapitre 2 : lire « le calvinisme »)

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