[Opinion] Covid-19: Sommes-nous devenus incapables de travailler ensemble ?

Journal de 6 heures ce-matin: présentation des décisions du Conseil Fédéral et …. un cortège de récriminations, critiques, recommandations. Nous sommes bien loin d’un consensus… et c’est un euphémisme. La suisse a-t-elle donc perdu sa capacité d’écoute et de fédération des énergies ?
La question peut se poser également pour le monde académique. Dernier épisode marquant, le Prof. Salathé quitte la Task Force fédérale de façon très médiatique pour fonder avec d’autres scientifiques un groupe de réflexion indépendant. Principaux griefs avancés: l’indépendance de la task force, et le retard de l’administration fédérale notamment en matière de numérisation. Au journal Le Temps qui s’interroge sur le fait que le moteur de ce changement ne puisse être Digital Switzerland, il est répondu que cette organisation s’adresse “aux grandes entreprises et institutions”. Quand on sait que cette organisation est le fruit d’une volonté nationale portée notamment par nos écoles polytechniques qui y sont représentées par le Président de l’EPFL et son homologue de Zurich, on ne peut être que perplexe. Nos hautes écoles ne sont-elles plus le vecteur d’innovation et de changement qui doivent soutenir le développement de notre pays? Sommes-nous devenus incapables de réformer, d’améliorer des systèmes en place? Soutenir des efforts portés par nos plus hautes autorités, n’est-ce pas un honneur et un devoir?

En situation de crise, il est important de s’appuyer sur toutes les intelligences, d’écouter les différents avis, mais surtout, il est nécessaire de pouvoir compter sur un leadership affirmé, de délivrer des messages clairs et honnêtes (même si nuancés et empreints de modestie face à une situation nouvelle qui nous dépasse). Nous pouvons être d’accord ou pas avec les recommandations qui nous sont imposées, mais nous devons les appliquer et les faire appliquer. Très difficile dans une attitude moins de dialogue que de défiance, encouragée par de joyeux tintamarres, des vendettas personnelles, des prophéties d’experts autoproclamés qui nuisent à une lecture sereine de ces recommandations.