Nouveaux financements pour entreprises medtech

Nouveaux financements pour entreprises medtech

Lu dans l’AGEFI du 26-28 avril 2013

MTI europe. De nouvelles sources orientées à plus long terme laissent plus de temps au développement. Mais les critères restent les mêmes.

Christian Affolter

La conférence Medtech Investing Europe qui se tient à Lausanne est conçue comme une véritable plateforme de rencontres entre les sociétés biotech présentant leurs innovations et des investisseurs potentiels. Car trouver le financement pour certaines étapes de développement reste une tâche difficile à accomplir. Les discussions d’hier matin ont rappelé les principales évolutions au sein de la communauté d’investisseurs intéressés par le medtech, et aussi les exigences de leur part. Car, comme l’a rappelé le président de BioAlps Benoit Dubuis, il s’agit essentiellement toujours pour les entreprises de «faire plus avec moins». L’innovation est certes «la nouvelle monnaie de la concurrence», représentant avec le risque deux facteurs déterminants pour le medtech depuis toujours. Mais «le capital d’innovation levé en Europe et aux Etats-Unis reste faible, et les capital-risqueurs interviennent désormais à des stades plus tardifs, avec moins de risques». Les fondations soutenues par les pouvoirs publics et les business angels assurent au moins le financement des toutes premières étapes. Il est ainsi apparu hier que c’est le passage à l’échelle de production et de distribution plus large qui représente actuellement un stade très délicat.

Pour l’entreprise britannique spécialisée dans les investissements medtech AbedGraham, il s’agit d’un véritable gouffre entre le premier marché et l’application plus large. Pour le franchir, il faut utiliser les atouts acquis lors de la première étape: les partenaires utilisant déjà les produits sont leurs défenseurs les plus fervents, pouvant vaincre les résistances de médecins plutôt conservateurs. Afin de les exploiter et solliciter, les entrepreneurs devraient ainsi se faire une image claire de l’écosystème où ils évoluent.

Cela peut aussi signifier de clarifier les relations avec les business angels (pour autant qu’il y en ait plusieurs). «Pour les capital-risqueurs, il est difficile de négocier avec 4 à 5 d’entre eux, qui gèrent leurs placements d’une manière différente que nous le faisons», a expliqué Patrick Krol, partenaire de l’entreprise néerlandaise Aescap Ventures.

Une nouvelle source de financement a néanmoins fait son apparition. Les family office s’intéressent toujours plus aux medtech. Et ce groupe d’investisseurs se montre nettement plus patient que certains capital-risqueurs, avec des horizons qui peuvent parfois traverser les générations. «Les sorties se font plus tard que nous souhaiterions les voir se faire», constate Lukas Günther, responsable de la succursale allemande de Wellington Partners. Ce qui peut inciter encore plus les capital-risqueurs à viser les stades très tardifs, mais cela «pousse cette industrie loin de sa compétence principale», regrette Lukas Günther. Pour lui, leur tâche reste de s’investir assez tôt, afin de contribuer à la mise sur pied d’entreprises jusqu’au stade où elles peuvent assurer leur existence de manière indépendante. Et donc d’assurer leur financement tout au long de ce processus.n

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